Le wax aujourd’hui
Le wax, aussi appelé "tissu africain" est au coeur d'un débat culturel. En effet, nombreux posent la question de l'appartenance africaine ou non de ce tissu. La question est légitime, son histoire, comme nous l'avons vu est complexe. L'Afrique est le pays d'adoption du wax et a permis son développement, son évolution dans le monde. Comme le souligne l'anthropologue Anne Grosfilley, dans son livre Wax, 500 tissus :
"[le wax est une] étoffe née de la rencontre des cultures, le wax est désormais le tissu d'un monde métissé. C'est donc une histoire globale qui se raconte à travers ses dessins."
Chacun peut s'identifier librement aux différents motifs du tissu. Le wax, désormais, fait partie intégrante du paysage africain.
La fabrication et le commerce du wax reviennent historiquement à la société hollandaise Vlisco, depuis 1846 (mais devient son propre distributeur en 1994). La société Vlisco produit du tissu, avec la technique d'impression du batik indonésien, et s'inspire de l'Afrique et des nouvelles tendances, pour mettre au point de nouveaux motifs. Vlisco représente la marque de luxe en ce qui concerne le wax, et est reconnue mondialement.
Le commerce du wax doit néanmoins faire face à une conccurence importante, parfois déloyale. En effet, la Chine est un pays qui se lance de plus en plus dans la production du tissu wax. Sans respecter les droits d'auteurs concernant les motifs et les dessins, ils reproduisent et vendent leurs productions dans le monde entier, ce qui conduit très souvent à la fermeture des industries africaines.
Anne Grosfilley insiste sur l'importance d'une consommation engagée, préférant les usines produisant du "vrai wax", pour soutenir la production et maintenir une production de qualité.
"Trop de wax, tue le wax."
Aujourd'hui le wax est mondialement connu, pour ses visuels colorés, également car il s'agit d'un tissu travaillé, porté par des célébrités, comme Flora Coquerel, miss France 2014. Flora Coquerel a participé à un documentaire sur le wax, réalisé par Elie Séonnet Wax in the city, en 2018. Ce documentaire présente le tissu, symbole culturel, et son utilisation par les couturiers aujourd'hui.
- Pour aller plus loin
Grosfilley Anne, Wax, 500 tissus, La Martinière, Paris, 2019, 383p.
Grosfilley Anne, Wax & Co : anthologie des tissus imprimés d'Afrique, La Martinière, Paris, 2017, 262p.
Seydou Keïta : Galeries nationales du Grand Palais, Paris 31 mars - 11 juillet 2016, RMN, Paris, 2016, 221p.
Legrand Catherine, Indigo, périple bleu d'une créatrice textile, La Martinière, Paris, 2012, 288p.
Gérimont Patricia, Teinturières à Bamako, quand la couleur sort de sa réserve, Ibis press, 2009, 222p.
Benilan Annabel, Coudre le wax, Editions Marie-Claire, 2018, 95p.
Fogg Marni, Le Grand livre du design textile, Dunod, 2014, 447p.
Blistène Bernard, Gauthier Michel, Lasvignes Serge, Sheila Hicks : lignes de vie. lifelines, Edition du Centre Pompidou, Paris, 2018, 150p.
Blanckaert Christian, Caméo David, Frey Patrick, Pierre Frey : tissus inspirés. inspired fabrics, Les Arts décoratifs, Paris, 2016, 110p.
Legrand Catherine, Carnet d'inspirations textiles, La Martinière, Paris, 2014, 183p.
